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Sagesse

le Végétarisme un art de vivre

Pour qui naît aujourd’hui, tout paraît naturel (non nécessairement bénéfique) puisque tout le monde (ou presque) l’a accepté comme tel :

  • vivre dans des mégapoles ; 
  • trier nos poubelles et recycler le reste ; 
  • boire de l’eau en bouteille plastique ; 
  • croire que nos fruits et légumes ne peuvent pousser que grâce à des produits chimiques ; 
  • vivre au rythme du métro (TGV) – boulot – dodo ; 
  • avoir un smartphone, un ordinateur, une voiture, etc. ;
  • faire ses courses dans les grandes zones commerciales ; 
  • faire la guerre ou relativiser la violence ; 
  • relancer l’économie coûte que coûte ; 
  • exploiter les ressources de la nature à notre guise ; 
  • manger de la viande et trouver cet acte normal, naturel et nécessaire besoin de protéines) ; 
  • accepter la médecine moderne comme étant sacrée ; 
  • être guidé par les médias ; 
  • estimer que la vie vient de la matière et la création du hasard.

Dans ce livre, j’aimerais vous faire découvrir qu’on pourrait d’une façon tout aussi naturelle accepter l’idée d’être végétarien.

Le végétarisme :Un mode de vie

Le végétarisme est un mode de vie, une manière de pensée, une éthique heureuse et responsable, une raison d’être, voire même une nécessité pour optimiser le bien-être et la sauvegarde de l’humanité, de l’environnement et de la biosphère. En effet, le végétarisme n’est pas seulement un régime, une obsession pour obtenir une santé parfaite ou pour être différent des autres. Aujourd’hui il devient une exigence positive (non punitive) au milieu des incohérences héritées des exagérations de nos cultures occidentales. L’esprit du végétarisme et du végétarien n’est pas (ne devrait pas être) une culture égoïste du corps et de la santé seuls, mais une culture de soi, de l’être avec d’autres êtres, dans un environnement propice à l’évolution des consciences et des âmes peuplant notre monde.

Dans Les philosophes et le corps, les auteurs commentent la pensée de Maurice Merleau-Ponty sur l’idée selon laquelle l’homme sain est un mythe. Ils écrivent : « Le corps  , créature historique, a évolué au fil des siècles et des civilisations comme la santé de ce corps a elle-même progressé en s’adaptant aux conditions de son existence. Si l’entretien du corps est une chose nécessaire, si nul ne doit laisser son corps à l’abandon, méfions-nous de ces nouveaux messies qui érigent le corps en valeur morale comme si l’instrument pouvait devenir la fin ; quand la culture du corps devient la seule culture, ne faut-il pas penser que la  véritable culture est en danger ? »

De même, le mythe selon lequel l’épicurisme est une morale de débauchés, une recherche effrénée du plaisir quels que soient son origine, son objet et sa nature, est une idée reçue.

Épicure lui-même a dit : « Tout ce qui est naturel est aisé à se procurer, mais tout ce qui est  vain est difficile à avoir. Les mets simples nous procurent autant de plaisir qu’une table somptueuse si toute souffrance causée par le besoin est supprimée. Ce ne sont pas les beuveries et les orgies continuelles, les jouissances des jeunes garçons et des femmes, les poissons et les autres mets qu’offre une table luxueuse, qui engendrent une vie heureuse, mais la raison vigilante qui recherche minutieusement les motifs de ce qu’il faut choisir et de ce qu’il faut éviter et qui rejette les vaines opinions grâce auxquelles le plus grand trouble s’empare des âmes. De tout cela, la sagesse est le principe et le plus grand des biens. » 

Un art de vivre

J’exposerai ici les différentes raisons pour lesquelles le végétarisme doit impérativement faire partie de la culture de ce siècle et des siècles à venir. À travers les âges et les directions que prend l’homme, les cultures doivent évoluer, s’enrichir, élargir ce qu’il y a de meilleur en elles et y ajouter des éléments (trop longtemps) ignorés. Tel est le cas du végétarisme. Il n’est pas une contre-culture, c’est un art de vivre. Beaucoup de problèmes liés à la santé, à l’environnement et à la relation entre les peuples, les religions, les nations et les individus, pourraient trouver leur solution si les peuples de la terre adoptaient une nourriture végétarienne ou du moins diminuaient leur consommation abusive et surprotéinée de produits carnés.

Une aventure à tenter ? 

De ce fait, beaucoup d’entre nous aimeraient tenter l’aventure végétarienne ou l’inclure quelques jours par semaine à leur table. Seulement voilà, une hésitation due à une appréhension de manquer de protéines, de convivialité ou de goûts variés, la crainte de ne pas se sentir rassasié, freinent cet élan. Que ce livre vous rassure. Au regard des arguments existants présentés au fil des pages, il vous sera facile de comprendre cette nouvelle poussée vers le végétarisme ou le végétalisme, les raisons pour lesquels d’autres se sont lancés dans cette nouvelle conception de se nourrir, de vivre.

L’essor des nombreux restaurants végétariens ou autres restaurants qui incluent à leur carte une assiette végétarienne, des nombreux articles et émissions dans les médias, des sites Internet ou encore des livres qui proposent des milliers de délicieuses recettes, est la preuve qu’une nouvelle conscience s’est déjà mise à table. Cette évolution représente un véritable progrès dans notre civilisation occidentale, aussi important que le premier pas sur la Lune, car il nous ramène sur Terre ! Le végétarisme est une des clés ouvrant la porte au meilleur. Déjà près de deux millions de végétariens en France ! Il n’est plus question de se sentir seul  ou isolé.

Pourquoi devenir végétarien ? Le critère du juste

Je concentrerai les mille raisons de s’abstenir de viande aujourd’hui en dix raisons principales qui devraient résonner pour tous : rappelant à nos esprits religieux, comme le bourdon des églises ou l’appel à la prière des mosquées, que le sixième commandement de Moïse est « Tu ne tueras point » et à nos esprits humanistes que la qualité principale de  l’homme est la bonté. Être végétarien n’est pas le seul critère du juste, mais après la lecture de ce livre, je l’espère, nous pourrons admettre que de ne pas être végétarien est en quelque sorte injuste.

L’étymologie du mot végétarien, forgé par les fondateurs de la Société britannique des végétariens, trouve ses racines dans le mot latin vegetus, qui veut dire « indemne, en bonne  santé, frais ou vigoureux » – l’expression   homo vegetus désignait chez les Romains une personne saine de corps et d’esprit).

Le respect de la vie

En outre, homo sapiens désigne un homme sage et raisonnable. Au fil de cet ouvrage, vous retrouvez la sagesse de scientifiques, d’hommes de lettres et de philosophes, et plus particulièrement celle du Grec Plutarque qui, il y a plus de deux millénaires, préconisait déjà une nourriture végétarienne. Tel un voyant du futur, il percevait une société humaine développée où règnerait l’abondance digne des dieux : « Heureux mortels, quelle faveur les  dieux vous ont faite, de vous réserver pour un temps où la nature vous prodigue toutes sortes de biens ! […] La bonté envers les animaux est un exercice préparatoire devant mener à l’amour de l’humanité. » L’amour du prochain et la compassion envers les animaux se nourrissent aux mêmes racines. Sans l’amour et la compassion, sans le respect de la vie, nos efforts pour une vie bonne et/ou spirituelle ne pourront jamais porter le moindre fruit.

Depuis des millénaires, les philosophes hindous enseignent que la consommation de viande durcit le cœur de l’homme quand celle de végétaux l’adoucit. Une décision librement consentie Le végétarisme est une règle de vie que l’on ne peut imposer. Cette éthique de vie nécessite une mûre réflexion qui doit aboutir peu à peu à une décision librement consentie. Il ne suffit pas de supprimer la viande des repas : le passage au végétarisme s’accompagne généralement d’un changement spontané de mode de vie, d’une adaptation, d’une transformation de certaines habitudes.

Bon à savoir

Pour préserver un équilibre alimentaire, il est indispensable de :

  • remplacer la viande par diverses protéines végétales, dont l’assimilation est favorisée par un mode de vie faisant intervenir le soleil, l’air pur et le contact avec la nature ;  
  • s’approvisionner en produits bio pour bénéficier des bienfaits des aliments issus du règne végétal (en valeur nutritionnelle, deux grosses tranches de pain complet bio équivalent à une tranche de viande) ; 
  • s’ouvrir aux médecines douces et naturelles ; 
  • être plus à l’écoute de son corps et pratiquer certaines activités spirituelles comme le yoga et la musique du cœur.

Il est très important que ces modifications s’effectuent en connaissance de cause, dans l’harmonie, qu’elles résultent d’un libre choix. Les motivations personnelles et l’état d’esprit constituent des facteurs déterminants pour la réussite de ce choix qui promet de bons moments : des découvertes de saveurs, de joies nouvelles, de recherches intéressantes et de satisfactions intérieures. Le végétarisme est une sobriété heureuse.

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